mardi 24 janvier 2012

L'écume des jours de Boris Vian



Chapitre 1 (incipit)
Colin terminait sa toilette. Il s’était enveloppé, au sortir du bain, d’une ample serviette de tissu bouclé dont seuls ses jambes et son torse dépassaient. Il prit à l’étagère de verre le vaporisateur et pulvérisa l’huile fluide et odorante sur ses cheveux clairs. Son peigne d’ambre divisa la masse soyeuse en longs filets orange pareils aux sillons que le gai laboureur trace à l’aide d’une fourchette dans de la confiture d’abricots. Colin reposa le peigne et, s’armant du coupe-ongles, tailla en biseau les coins de ses paupières mates, pour donner du mystère à son regard. Il devait recommencer souvent, car elles repoussaient vite. Il alluma la petite lampe du miroir grossissant et s’en approcha pour vérifier l’état de son épiderme. Quelques comédons saillaient aux alentours des ailes du nez. En se voyant si laids dans le miroir grossissant, ils rentrèrent prestement sous la peau et, satisfait, Colin éteignit la lampe. Il détacha la serviette qui lui ceignait les reins et passa l’un des coins entre ses doigts de pied pour absorber les dernières traces d’humidité. Dans la glace, on pouvait voir à qui il ressemblait, le blond qui joue le rôle de Slim dans Hollywood Canteen. Sa tête était ronde, ses oreilles petites, son nez droit, son teint doré. Il souriait souvent d’un sourire de bébé, et, à force, cela lui avait fait venir une fossette au menton. Il était assez grand, mince avec de longues jambes, et très gentil. Le nom de Colin lui convenait à peu près. Il parlait doucement aux filles et joyeusement aux garçons. Il était presque toujours de bonne humeur, le reste du temps il dormait.
Il vida son bain en perçant un trou dans le fond de la baignoire. Le sol de la salle de bains, dallé de grès cérame jaune clair, était en pente et orientait l’eau vers un orifice situé juste au-dessus du bureau du locataire de l’étage inférieur. Depuis peu, sans prévenir Colin, celui-ci avait changé son bureau de place. Maintenant, l’eau tombait sur son garde-manger.
Il glissa ses pieds dans des sandales de cuir de roussette et revêtit un élégant costume d’intérieur, pantalon de velours à côtes vert d’eau très profonde et veston de calmande noisette. Il accrocha la serviette au séchoir, posa le tapis de bain sur le bord de la baignoire et le saupoudra de gros sel afin qu’il dégorgeât toute l’eau contenue. Le tapis se mit à baver en faisant des grappes de petites bulles savonneuses.
Il sortit de la salle de bain et se dirigea vers la cuisine, afin de surveiller les derniers préparatifs du repas.

Écoute RFI

jeudi 19 janvier 2012

Le chat de Geluck



Le site officiel de Philippe Geluck


Depuis le 22 mars 1983, date de naissance du Chat, Philippe Geluck(autoproclamé ”l’homme à la tête de chat qui ne se prend pas le chou”), mon cher compatriote belge, nous régale par son ton blagueur, son humour noir et son esprit caustique et surréaliste.
Depuis le 5 septembre 2011, France 2 diffuse quotidiennement la Minute du Chat, à 19h55, soit juste avant le JT du soir.

lundi 16 janvier 2012

"LE MALENTENDU" ALBERT CAMUS

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La conscience de l'absurde de la condition humaine.

RAYMOND QUENEAU "EXERCICES DE STYLE"

Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse tenant lieu de ruban. Ce jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur revoit ce jeune homme qui est maintenant en train de discuter avec un ami. Celui-ci lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus.

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L'arc-en-ciel
Un jour, je me trouvai sur la plate-forme d'un autobus violet. Il y avait là un jeune homme assez ridicule : cou indigo, cordelière au chapeau. Tout d'un coup, il proteste contre un monsieur bleu. Il lui reproche notamment, d'une voix verte, de le bousculer chaque fois qu'il descend des gens. Ceci dit, il se précipite, vers une place jaune, pour s'y asseoir. Deux heures plus tard, je le rencontre devant une gare orangée. Il est avec un ami qui lui conseille de faire ajouter un bouton à son pardessus rouge.

Lettre officielle
J'ai l'honneur de vous informer des faits suivants dont j'ai pu être le témoin aussi impartial qu'horrifié.
Ce jour même, aux environs de midi, je me trouvais sur la plate-forme d'un autobus qui remontait la rue de Courcelles en direction de la place Champerret. Ledit autobus Était complet, plus que complet même, oserai-je dire, car le receveur avait pris en surcharge plusieurs impétrants, sans raison valable et mû par une bonté d'âme exagérée qui le faisait passer outre aux règlements et qui, par suite, frisait l'indulgence. À chaque arrêt, les allées et venues des voyageurs descendants et montants ne manquaient pas de provoquer une certaine bousculade qui incita l'un de ces voyageurs à protester, mais non sans timidité. Je dois dire qu'il alla s'asseoir dès que la chose fut possible.
J'ajouterai à ce bref récit cet addendum : j'eus l'occasion d'apercevoir ce voyageur quelque temps après en compagnie d'un personnage que je n'ai pu identifier. La conversation qu'ils échangeaient avec animation semblait avoir trait à des questions de nature esthétique. Étant données ces conditions, je vous prie de vouloir bien, monsieur, m'indiquer les conséquences que je dois tirer de ces faits et l'attitude qu'ensuite il vous semblera bon que je prenne dans la conduite de ma vie subséquente.  Dans l'attente de votre réponse, je vous assure, monsieur, de ma parfaite considération empressée au moins.

Imparfait
C'était midi. Les voyageurs montaient dans l'autobus. On était serré. Un jeune monsieur portait sur sa tête un chapeau qui était entouré d'une tresse et non d'un ruban. Il avait un long cou. Il se plaignait auprès de son voisin des bousculades que ce dernier lui infligeait. Dès qu'il apercevait une place libre, il se précipitait vers elle et s'y asseyait.
Je l'apercevais plus tard, devant la gare Saint-Lazare. Il se vêtait d'un pardessus et un camarade qui se trouvait là lui faisait cette remarque : il fallait mettre un bouton supplémentaire.

Botanique
Après avoir fait le poireau sous un tournesol merveilleusement épanoui je me greffai sur une citrouille en route vers le champ Perret. Là je déterre une courge dont la tige était montée en graine et le citron surmonté d'une capsule entourée d'une liane. Ce cornichon se met à enguirlander un navet qui piétinait ses plates-bandes et lui écrasait ses oignons. Mais, des dattes ! fuyant une récolte de châtaignes et de marrons, il alla se planter en un terrain vierge.
Plus tard je le revis devant la serre des banlieusards. Il envisageait une bouture de pois chiche en haut de sa corolle.

Zoologique
Dans la volière qui, à l'heure où les lions vont boire, nous emmenait vers la place Champerret j'aperçus un zèbre au cou d'autruche qui portait un castor entouré d'un mille-pattes. Soudain, le girafeau se mit à enrager sous prétexte qu'une bestiole voisine lui écrasait les sabots. Mais pour éviter de se faire secouer les puces il cavala vers un terrier abandonné. Je le revis plus tard devant le jardin d'acclimatation Plus tard, devant le Jardin d'Acclimation, je revis le poulet en train de pépier avec un zoziau à propos de son plumage.


Exercice proposé
Dans un restaurant, à une table voisine, un couple, formé d’un homme vêtu d’un veston taché, et d’une femme avec une épaisse tignasse rousse, discute fermement. Après quelques minutes, la femme se lève et jette son verre à la figure de l’homme. Elle sort du restaurant en pleurant. L’homme la suit en courant.

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Unité 8

LE PASSÉ SIMPLE



Formation du passé simple
Verbes irréguliers
Exercice

TELLEMENT / SI QUE
Si, tant, tellement Utilisation

EXPRESSION DE LA CAUSE ET DE LA CONSÉQUENCE
Les connecteurs
Exercices

LE GÉRONDIF
Polar Fle 

RÉVISION SUR LES PRONOMS PERSONNELS
Fiche de grammaire 
Y et EN 
Tableau pratique
Exercice
Exercice

LA LETTRE DE RÉCLAMATION
Modèles de lettres
Le ton de la lettre

CONTE GRIOT

lundi 9 janvier 2012

LES TITRES À LA UNE



 7JOURS SUR LA PLANÈTE
 
Choisissez un sujet parmi les vidéos proposées et exposez-le devant la classe en utilisant au moins 5 phrases à la forme passive:
Van In
Vidéo en français